Mon collègue disait que sa première épouse décédée en couche représentait l’amour d’une vie et ce qui lui était arrivé de mieux. Elle avait participé à construire l’homme qu’il était brique par brique. Le jour de l’accouchement de leur troisième enfant à l’hôpital militaire de Pointe noire, elle avait eu une hémorragie et on avait pu sauver ni la mère ni l’enfant.
Ce récit débuté quand j’ai parlé de ma vision du deuil et de l’enterrement au Congo. En effet, si vous êtes un brazzavillois digne de ce nom vous êtes déjà allés à une activité. On ne parle pas d’occupation, de rencontre ou de quelque chose de cet ordre-là, On parle bien d’enterrement. Généralement après la mise en terre du défunt les personnes présentes se réunissent autour d’une bière. Au-delà de rendre hommage à l’illustre disparu, c’est une occasion de discuter ou rire autour d’une table, revoir des personnes qu’on avait perdu de vue, ou simplement se distraire et sortir de son quotidien. Mais dans le processus d’enterrement ça ne s’arrête pas là, il y a des coûts exhorbitants liés à mise en terre et à la période de deuil qui est déjà trop longue (on peut compter entre une semaine à parfois un mois).
Un jour, Madame A m’a dit que pour un cercueil potable il fallait au moins 300 mille franc CFA, il y a aussi la tenue que la dépouille devrait portée, la location des chaises, des chapiteaux,… on arrive très facilement à 1.000.000 si non plus. Pourquoi dépenser autant pour un être qui ne reviendra jamais ? Il y a quelque chose de malsain dans cette pratique à mon avis.